La courge fait partie de la très grande famille des cucurbitacées, la courge, au sens large, englobe toutes les variétés de courges que nous consommons, les courgettes que vous trouverez dans une autre fiche de culture qui lui est dédiée est une variété de courges que l’on mange avant sa complète maturité. Les autres courges sont celles que l’on récolte à maturité en fin d’année pour les conserver tout l’hiver.
Christophe Colomb a découvert les courges lors de son périple de 1492 au Mexique, elle s’est ensuite répandue en Europe et s’est développée très rapidement pour atteindre plus de 800 variétés.
Les courges les plus connues que nous consommons se distinguent en quatre familles :
Les courges Cucurbita maxima que sont les potirons, potimarrons, les galeuses d’Eysines et la courge Atlantique Giant qui est la plus grosses du monde
Les courges Cucurbita Moschata que sont les Butternuts, les courges Musquées de Provence, la courge longue de Nice la courge Sucrine du Berry.
Les courges Cucurbita Pepo que sont les citrouilles, les courgettes, les courges Spaghettis et les pâtissons.
Les courges Cucurbita ficifolia que sont les courges de Siam qui se plaisent dans les régions tropicales.
Si vous achetez des plants élevés par des maraîchers et, que vous ne souhaitez pas conserver vos graines, vous pouvez regrouper vos cultures et cultiver plusieurs variétés, il est très rare qu’il y ait une hybridation voire ce serait exceptionnel. Vous pouvez les éloigner mais les abeilles les polliniseront, ce qui revient à dire qu’il est difficile de les isoler.
Si vous récoltez vos graines, par prévention on ne sème pas les Cucurbita Moschata à côté des Cucurbita Pepo, si une hybridation se fait, les graines sont en principe stériles, les hybridations se font plus facilement dans la même espèce. Pour éviter l’hybridation faites des groupes de courges et espacez-les ( ex, 1 plant de courgette avec 1 plant de potimarron) pour pouvoir récupérer des graines reproductibles. Dans le doute, si la courge a un goût amère, elle est hybridée, elle n’est pas comestible et peut causer des problèmes de santé.
La consommation moyenne pour une famille de 4 personnes est de 1,3 kg par an. Le rendement de la courge est de 2 à 3 kg par M², chaque plant dépasse largement la quantité moyenne de consommation. C’est donc juste une question de goût.
La courge fait partie des légumes qui demandent une certaine attention, sa culture n’est pas très difficile en soi mais, pour que les rendements et les récoltes soient au rendez-vous il faut prendre le temps de bien s’en occuper.
La terre du lieu de culture des courges doit-être très riche, un apport de compost est absolument nécessaire, les courges potirons rouge d’Estampes ont besoin d’un apport important de matière organique, plus les fruits sont gros, plus les apports doivent être important, par exemple pour les gros potirons ou citrouilles, n ‘hésitez pas à faire un trou de 0,60 x 0,60 x 030 à 0,40 mètre de profondeur que vous remplirez de compost pour que les courges poussent.
Ne commencez pas vos semis trop tôt, les semis vont filés, et la plante ne prendra pas racine. Hormis dans les départements qui sont au bord du bassin méditerranéen, tous les semis se font en godets en serre froide en milieu protégé voire au chaud selon les températures avec une terre au moins à 14 °. Dans tous les cas les semis doivent être à l’abri du gel.
Après les Saints de Glace, vous pouvez semer directement vos graines en pleine terre par poquet de 3 à 4 graines de la mi-mai jusqu’à la mi-juillet selon vos envies et besoins.
Un conseil : les courges commencent très souvent par faire des fleurs mâles, pour obtenir un bon rendement, ne faites pas tous vos semis le même jour, espacez d’une à deux semaines vos dates de semis pour avoir une meilleure pollinisation et un rendement plus conséquent.
Les cucurbitacées prennent de la place et se plantent à une distance d’au moins un mètre avec un espace de 1,50 à 2 mètre entre chaque rang. Vous pouvez la laisser courir au sol si vous avez de la place ou, sur un grillage (à mouton) ses vrilles s’accrochent sur le grillage et la courge peut se développer verticalement.
Les courges aiment un sol très riche, bien drainé et ont besoin d’une belle exposition au soleil mais, n’aime pas la canicule, Les grosses chaleurs de l’été peuvent faire craquer leur peau, pour éviter de perdre vos courges, recouvrez d’une toile de jute vos plants aux heures les plus chaudes.
Pour les planter faites un trou assez large que vous détremperez au préalable, déposez votre terreau ou compost pour enrichir le sol et planter vos plants. Maintenez le sol humide, un paillage peut être efficace.
Si vous ne taillez pas vos plants, ils peuvent dépasser les 4 mètres et envahir le jardin. Dès que la plante à 5 grandes feuilles, pincez le plant à la deuxième, le plant se divisera naturellement et vous renouvellerez l’opération lorsque ces deux tiges primaires auront dépassé une autre fois cinq feuilles. Recoupez une dernière fois les tiges deux feuilles après les fruits, 2 fruits pour les courges de grandes tailles (ex : potirons et courge de Nice) ou 4/5 fruits (ex : potimarrons et musquée de Provence selon la taille) et huit fruits pour les plus petits (ex : Butternuts). La taille des courges permet d’obtenir de plus gros fruits et, favorise l’apparition des fleurs femelles.
Sous chaque fruit, disposez une ardoise ou une plaque de terre cuite ou encore des briques pour éviter les pourrissements.
La pollinisation des courges est extrêmement importante et éphémère, la fleur femelle de la courge s'ouvre le matin pour accueillir le pollen des fleurs mâles, au bout de 3 heures elles se ferme et tombe si elle n'est pas fécondée. On peut faire confiance aux abeilles qui viennent butiner mais, on peut aussi pratiquer la fécondation manuellement. Dans ce cas, vous coupez une fleur mâle et vous la frottez très délicatement à l'intérieur de la fleur femelle pour assurer la pollinisation.
Fleurs mâles Fleurs Femelles
Maïs, laitue, haricots, choux.
Pommes de terre, radis et autres cucurbitacées
L’Oïdium
Comme pour de nombreux légumes, l’arrosage et les pluies abondantes ne sont pas favorables à la culture des courges, l’oïdium peut causer des soucis, évitez de mouiller les feuilles lors de l’arrosage et privilégier les racines. Coupez les feuilles atteintes et, en préventif pulvériser un purin de prêle ou de fougères ou une décoction de d’ail. Si l’oïdium persiste, une pulvérisation de bouillie Bordelaise peut le tenir à distance.
La récolte se fait en fin de mois d’octobre quand les feuilles sont jaunies, le pédoncule doit se détacher, coupez avec un sécateur et conserver vos courges dans une pièce aérée et sèche (à l’abri de toute humidité) après les avoir nettoyées de toutes terres et salissures. Il faut les entreposer délicatement car les blessures se transforment en pourriture. Les rameaux restants au sol sont très bons pour le compost de l’année suivante.
Lorsque les courges sont à maturité, vous ouvrez votre courge et vous récupérez à l’aide d’une cuillère les graines qui sont à l’intérieur. Passez les graines sous l’eau jusqu’à ce qu’elles soient débarrassées des salissures et mettez-les à sécher sur un papier absorbant jusqu’à ce qu’elles soient totalement sèches. Stockez les dans une enveloppe en n’oubliant pas de préciser de quelles graines il s’agit. Et vous les conservez à l’abri de l’humidité et de la lumière.
Les courges les plus connues sont:
Le Butternut qui est tendre avec un goût de noisette sucrée.
La longue de Nice à long fruit qui est moins sucrée mais très bonne pour les potages.
Les potirons musquées de Provence à la peau de couleur verte ou cuivrée avec une chair orangée, sucrée, parfumée d’excellente qualité.
Les rouges d’Estampes plus fibreux et fade mais idéal pour Halloween ou en soupe.
Les potimarrons qui sont fermes et ont un très bon goût de marron
Chaque courge trouve sa spécialité culinaire et, vous pourrez faire toutes sortes de plats, les préparer en salade, soupe, gratin, purée, soufflé, gâteau, dessert et confiture ou encore, les décorer pour la fête d’Halloween.
Acras de Potimarron Frites de Butternut
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